La nécropole des Ripottes s'étendait sur la face externe et probablement en bordure du fossé qui double le talus, côté nord de l'oppidum.
La nécropole des Ripottes
La fouille ponctuelle qui y fut pratiquée en 1966 et 1967 a livré neuf sépultures à incinération et deux à inhumations de nouveau-nés. C'est la nécropole la plus précoce puisque la partie reconnue a été utilisée dans les années 30-40 de notre ère.
La nécropole des Pommeurs
La nécropole des Pommeurs, a fait l'objet d'un sauvetage urgent en 1994. La zone pavillonnaire des Pommeurs se situe à quelque 500 mètres au nord-ouest de l'oppidum. Dix sépultures (incinérations et inhumations) ont été identifiées. Ce cimetière dont l'emprise demeure inconnue, est datable de la seconde moitié du IIe s. et du début du IIIe.
La nécropole du Champ de l'Image
Cent quarante sépultures y ont été découvertes, dont cent douze à incinérations. Un des intérêts majeurs de la fouille a été de préciser la topographie de cet espace funéraire entouré d'un mur avec faîtage de tuiles.
Une allée de circulation au sol damé, limitée par une bordure de pierres, parallèle au mur de clôture, partageait la nécropole en deux parties inégales. La première formait une bande étroite entre l'allée et le mur. La seconde occupait le centre de l'espace avec le bûcher et le tas de cendres accumulées au fur et à mesure des crémations. Ce cimetière a été utilisé dès le milieu du Ier s. de notre ère et probablement jusqu'au début du IIIe s.
La nécropole de Saint-Etienne
La nécropole de Saint-Etienne, au bord de la Creuse, à proximité du pont romain et de la voie conduisant à Limoges. A l'occasion de différents travaux d'urbanisme, on y a signalé, au siècle dernier, des coffres, sarcophages, des inhumations, des monnaies de l'empereur Gallien et des poteries antiques. Il pourrait s'agir de la nécropole la plus tardive de l'agglomération (IIIe-IVe s.).
Les incinérations
Les incinérations dominent largement au IIe s. Plusieurs modalités pouvaient présider à l'enfouissement des restes calcinés. Quelques poignées de cendres recueillies pouvaient être simplement placées en pleine terre, accompagnées de quelques tessons de poteries. Le cas le plus fréquent était le dépôt des restes dans une urne fermée par une assiette ou un autre vase. Parfois, mais plus rarement, l'urne était déposée dans un vase de plus grande dimension.
Une fosse, comblée de cendres et de morceaux de céramiques brûlées provenant du bûcher, pouvait également recueillir l'urne.
Enfin, et c'est fréquemment le cas pour les urnes de verre, un coffre en calcaire de forme cylindrique ou cubique protégeait la sépulture.
On remarque d'ailleurs que cette dernière modalité d'enfouissement est relativement peu répandue à Argentomagus, contrairement à ce qui se passait au sud du pays biturige.
Les inhumations
Les inhumations paraissent un peu plus tardives et ne permettent guère d'évoquer les rites qui présidaient à l'ensevelissement. Le défunt pouvait être déposé en pleine terre avec un entourage de pierres assez sommaire. L'enterrement dans un cercueil de bois paraît extrêmement rare. Quant aux bébés, la règle était l'inhumation.
Le nombre réduit d'objets par tombe -deux en moyenne-, l'absence de stèles de grandes dimensions et de céramiques fines trahissent une population de condition moyenne, probablement des petits commerçants et des artisans. Deux autres pratiques ont été observées à Argentomagus : l'utilisation des clous et le bris intentionnel des poteries.
Certains clous de petite taille appartenaient manifestement à des chaussures et montrent que le défunt portait ses souliers au moment de l'incinération. D'autres plus longs, retrouvés dispersés, peuvent provenir de la civière portée sur le bûcher, d'un coffre de bois ou d'un possible cercueil pour les inhumations.
Afin d'être converties en urnes, plusieurs cruches ont été brisées volontairement à leur partie supérieure. Ces bris intentionnels affectent parfois les bols tripodes que les archéologues retrouvent privés d'un ou de leur trois pieds.
Fréquents dans le centre de la France et tout particulièrement à Argentomagus, ces bris volontaires, au même titre que l'utilisation singulière de certains clous, manifestent peut-être quelques coutumes indigènes et pourraient constituer une survivance durant tout le Haut-Empire.
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Mai