Répartis sur les îlots du centre ou construits en périphérie urbaine, les lieux de culte d'Argentomagus témoignent de l'importance accordée au divin par la population locale.
Le sanctuaire de l'îlot A concentre un nombre important d'édifices cultuels construits au Ier siècle, remaniés aux siècles suivants et en usage jusqu'à la fin du IIIe siècle : un petit temple carré avec vestibule (3) et deux fana de tradition indigène (1 et 2). En face, dans l'îlot L, se trouve un quatrième fanum (4) contemporain des trois autres. Ces temples présentent une cella carrée réservée aux dieux, entourée de portiques, et une aire sacrée ceinte de murs (péribole) où les dévots exprimaient leur piété (dépôts d'ex-voto, libations, sacrifices et offrandes alimentaires...).
Des boutiques bordaient la lisière nord des temples 2 et 3. La forte proportion de monnaies bituriges retrouvées dans les niveaux du Ier siècle est l'indice d'une fréquentation locale à cette époque.
Qu'en est-il aux siècles suivants ? Nous n'avons pas de réponse claire mais l'activité économique importante d'Argentomagus favorisant des brassages de populations, le syncrétisme (combinaison des panthéons gaulois et romain) et l'éclosion de cultes nouveaux importés d'Orient ont fait évoluer le paysage religieux du site ainsi, sans doute, que sa fréquentation.
La découverte dans le sanctuaire de personnages sculptés assis en tailleur de tradition celtique, d'un remarquable Mercure en bronze de facture gréco-romaine et d'une représentation de Sérapis (divinité orientale) témoigne de la mixité des cultes et des pratiques cultuelles.
12
Juin