Le coeur de ville, tel que nous l'appellerions aujourd'hui, se dote dès la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle d'un centre monumental composé d'un ensemble de bâtiments à caractères économiques, religieux ou résidentiels regroupant plusieurs îlots remaniés : le forum et sa basilique, les bâtiments économiques 1 et 2, la zone karstique, la fontaine monumentale, les temples 1 à 4 et la domus d'un édile Quintus Sergius Macrinus.
Les rues sont ré-orientées plus à l'est, certaines d'entre elles élargies et bordées de trottoirs couverts. Cet aménagement urbain, tant au niveau architectural (le portique de rue) qu'architectonique (l'ordre toscan des élévations) témoigne d'un usage alors en vogue dans les villes gallo-romaines sous la dynastie des Antonins. Cet ensemble fonctionne sans grande modification jusqu'à la deuxième moitié du IIIe siècle.
L'effort urbanistique se poursuit aussi en périphérie urbaine : le théâtre est reconstruit, un amphithéâtre voit le jour tandis que des thermes sont édifiés dans le quartier bas de Saint-Etienne.
Les travaux financés par les notables d'Argentomagus s'inscrivent dans une tradition édilitaire typiquement romaine : l'évergétisme. L'implication de la noblesse de souche gauloise dans le processus de romanisation fut un vecteur déterminant pour le développement des provinces conquises et un gage d'intégration réussie pour Rome.
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Juin