L'histoire des recherches effectuées sur l'agglomération antique débute
par l'Histoire du Berry rédigée en 1566 par Jean Chaumeau. Celui-ci décrit les structures encore visibles dans le paysage.
Il mentionne aussi les découvertes de mobilier antique durant la mise en culture des terres et des plantations de vignes,
sur les Mas des Mersans, du Virou et des Douces.
En 1820, le préfet de l'Indre fait exécuter les premières fouilles dans le théâtre. Rapidement interrompues et remblayées, elles laissent cependant apparent
le mur circulaire qui sera représenté en 1882 sur une gravure publiée par L. A. de La Tramblais.
Il faut attendre la décennie 1960-1970 pour que survienne une nouvelle phase de l'histoire du site : l'intérêt va dès lors prendre
des formes officielles qui permettront de le protéger et de faire progresser les connaissances. En 1962, est créée 1'Association pour la Sauvegarde du Site
Archéologique d'Argentomagus qui entreprend de rassembler la documentation existante et installe en 1966 deux salles d'exposition qui seront le noyau du futur
musée archéologique.
Au même moment, des projets de lotissement rendent indispensable le creusement
de tranchées de reconnaissance. L'intérêt des vestiges découverts va déterminer l'abandon du programme immobilier. Sur le site, classé réserve archéologique,
débutent alors des fouilles programmées qui se dérouleront au lieu-dit « Le Virou » dans le théâtre de 1966 à 1973 sous la direction de G.-C. Picard, directeur
des Antiquités historiques, et sur le plateau des Mersans de 1965 à 1979 sous le contrôle du Dr J. Allain, directeur des Antiquités préhistoriques.
En 1982, la suite des recherches est assurée par deux nouvelles équipes. Sur le plateau des Mersans, G. Coulon, ancien conservateur du musée, commencera la fouille du temple 3,
puis dirigera le sauvetage entrepris à l'emplacement du Musée archéologique de 1983 à 1988. Elles permirent de mettre au
jour quantité de vestiges de taille imposante en très bon état de conservation.
F. Dumasy, professeur à Paris Panthéon-Sorbonne, mènera à son terme la fouille du théâtre avant de lancer un premier programme en 1989 portant sur l'une des
principales rues du centre monumental et ses abords, puis en 1997, elle en mena un second sur l’insula B située à proximité jusqu’en 2002.
Dans les années 1990, le site a fait l’objet de quelques opérations d’archéologie préventive (la fontaine, le sanctuaire, etc.), menées pour la plupart en
préalable aux restaurations des monuments classés par l’Afan puis l’Inrap. Par ailleurs, des fouilles préventives menées à l'emplacement présumé du rempart
gaulois ont permis d'affirmer la présence d'un murus gallicus, surmonté d’un rempart massif .
En 2004, un nouveau programme de fouille programmée a été lancé sous la direction de S. Sindonino (Inrap), en périphérie nord des vestiges du centre monumental,
permettant ainsi de mettre en évidence un nouveau temple au nord du centre monumental et les vestiges d’une basilique située au nord de la rue est-ouest.
En 2006, les prospections ont été d’une grande importance. Deux campagnes de prospection géophysique ont permis de dresser une carte des structures encore
enfouies sur le plateau des Mersans. Elles nous permettent aujourd’hui d’orienter nos problématiques et d’affiner notre stratégie de fouille.
En 2009, dans le cadre d’un projet de restructuration du musée, la tâche d’encadrement de fouille programmée a été confiée
au PCR d’Argentomagus (coordonné par F. Dumasy). Des sondages ont donc été effectués en périphérie ouest du bâtiment sous la direction d’A. Marchadier (ASSAAM).
Les fouilles actuelles
La campagne 2024 a comme objectifs l'étude des espaces résidentiels et du vestibule de la domus dite de Macrinus et celle d'une possible forge installée devant le temple 4. Des chercheurs de différents organismes (Toulouse Métropole, Hadès, Éveha...) sont sollicités pour l'étude des vestiges et du mobilier archéologique découverts sur place.
La caompagne de fouille 2024 s'est tenue du 1er au 26 juillet.